Mise en ligne le 16 février 2024 et mise à jour le 12 septembre 2024 par Gino
Définition ¹
Maladie inflammatoire chronique des bronches qui entraîne des troubles ventilatoires obstructifs. L’asthme est dû à une hypersensibilité des bronches à des facteurs génétiques, allergiques ou environnementaux.
Focus sur l’atopie
On parle de terrain atopique quand il existe des facteurs génétiques, allergiques ou environnementaux à l’existence d’une maladie. L’atopie est une hypersensibilité où le corps réagit excessivement à certains allergènes et irritants comme les poussières, pollens, etc. Dans le cas de l’asthme, l’origine est majoritairement allergique.
💡 Caractère héréditaire ?
Risque allergique moyen d’un enfant = 20 %
S’il a un parent allergique = 40-45 %
Si les deux parents sont allergiques = 80-90 %
Asthme vs BPCO, même combat ?
Voici un tableau qui résume les principales différences entre l’asthme et la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) :
Critères | Asthme | BPCO |
---|---|---|
Cause | Allergies, infections, irritants | Tabagisme, pollution, exposition professionnelle |
Age de début | Enfance ou adolescence | Après 50 ans |
Symptômes | Toux, respiration sifflante, oppression thoracique, essoufflement | Toux, expectorations, essoufflement, fatigue |
Variabilité des symptômes | Symptômes intermittents, réversibles | Symptômes chroniques, irréversibles |
Fonction pulmonaire | Réversible | Irréversible |
Mécanisme physiopathologique
En réponse à un stimulus de nature antigénique, mécanique ou thermique, une inflammation chronique s’installent à la surface des bronches.
Les voies aériennes se contractent de manière inadaptées et excessives. Il se passe alors 3 mécanismes :
1.Bronchoconstriction
2.Oedeme de la paroi bronchique
3.Hypersécrétion bronchique
C’est à l’expiration qu’il existe une résistance et donc c’est là où se déclenche l’asthme.
💡 L’asthme est paroxystique (crises discontinues et récidivantes) et réversible (pas de symptômes entre crises). On parle d’exacerbation quand les crises se répètent sur plusieurs jours.
💡 Les leucotriènes et histamine sont des médiateurs de l’inflammation libérés par certaines cellules immunitaires lors d’une réaction allergique.
Les facteurs déclenchants
⚠️ La vaccination antigrippale et antipneumococcique est fortement recommandée chez les patients asthmatiques.
Diagnostic
Le diagnostic de l’asthme est essentiellement clinique. Il repose sur les données de l’interrogatoire (recherche de terrain atopique et facteurs déclenchants), de l’examen clinique et des Epreuves Fonctionnelles Respiratoires (EFR).
Au diagnostic de la maladie et pendant une crise, on évalue la sévérité de l’asthme sur les éléments suivants :
- Fonctions et indicateurs respiratoires
- Symptômes de la crise
- Signes cliniques et para-cliniques
Signes cliniques de la crise d’asthme ²
- Dyspnée sifflante, + visible en expiration
- durée : 0 à 30 minutes avec début brutal, plutôt la nuit
- Toux sèche avant crise suivie d’une expectoration épaisse
- Sensation pression thoracique
- Dyspnée et toux après l’effort
- Débit maximal d’air généré par une expiration forcée faible (via Peak Flow)
💡 Débit expiratoire de pointe (ou PEAK FLOW)
Mesure de débit simple permettant de juger de l’intensité du trouble ventilatoire. Elle doit être supérieure à 80% de la valeur théorique pour l’âge (voir section EFR) .
💡 Pourquoi les signes de l’asthme sont plus prononcés la nuit ? Les symptômes de l’asthme s’intensifient la nuit à cause des variations du rythme circadien, de la position couchée, et de l’exposition aux allergènes présentes sur la literie. La baisse nocturne du cortisol, avec son effet anti-inflammatoire, aggrave aussi l’inflammation des voies aériennes, renforçant les symptômes.
Examens complémentaires
Explorations Fonctionnelles Respiratoires (EFR) ³
Tests respiratoires qui permettent d’évaluer la fonction pulmonaire et de diagnostiquer ou de suivre l’asthme. Ces tests fournissent une évaluation précise du souffle et permettent de mesurer la gravité de l’asthme, de suivre l’efficacité du traitement et de détecter les complications éventuelles.
L’obstruction des bronches est définie lors des EFR par la diminution du coefficient de Tiffeneau :
VEMS/CVF
Valeur normale = 80 %
Syndrome obstructif si < 80 %
💡 VEMS : Quantité d’air expulsé durant la première seconde de l’expiration forcée.
CVF : Quantité d’air mesurée lors d’une expiration forcée.
Les EFR permettent d’effectuer 3 tests selon si le patient présente ou non des troubles ventilatoires obstructifs :
- Test de réversibilité (augmentation VEMS après prise beta mimétiques) | si troubles
- Recherche d’hyperréactivité bronchique | si pas de troubles
- Tests de provocation bronchique spécifique (inhalation de l’allergène supposé responsable) | si pas de troubles
Radiographie de thorax
Utile pour évaluer la distension thoracique si crise ou asthme persistant. La radio élimine les diagnostics différentiels.
Traitements
Le principe du traitement est d’intervenir à différents moments de la maladie :
Nature du traitement | Objectif |
---|---|
Traitement de crise et exacerbations | Soulager les symptômes aigus |
Traitement de fond | Prévenir la survenue des crises et améliorer la qualité de vie des patients |
Éducation thérapeutique | Meilleure connaissance de la maladie pour une meilleure observance du traitement |
Réduction exposition aux allergènes | Changer habitudes de vie, poste de travail et/ou désensibilisation aux allergènes |
Traitements asthme aiguë grave
Médicaments | Actions | Molécules |
---|---|---|
Oxygénothérapie | Soulager les symptômes aigus et prévenir les complications graves, telles que l’insuffisance respiratoire et l’arrêt cardiaque | |
Objectif > 95% | – | |
Bêtamimétiques de courte durée d’action + Anticholinergiques de courte durée d’action | B2-mimétiques : action bronchodilatatrice courte durée (3 à 6h) | |
Anticholinergiques : bloque l’action de l’acétylcholine, le neurotransmetteur qui provoque la contraction des muscles lisses des bronches. | Terbutaline + Ipratropium | |
Salbutamol + Ipratropium | ||
Corticothérapie systémique | Action anti-inflammatoire locale au niveau bronchique | Méthylprednisolone |
💊 En cas d’exacerbations, le traitement comprend bêtamimétiques de courte durée d’action + corticothérapie sur 5 jours.
Traitements de fond ⁴
Médicaments | Actions | Molécules |
---|---|---|
Corticoïdes par voie inhalée | Action anti-inflammatoire locale au niveau bronchique | Beclometasone |
Budesonide | ||
Flucticasone | ||
Bêtamimétique longue durée d’action (Bêta-LA) + Corticoïdes inhalés (CI) | Action bronchodilatatrice d’apparition retardée mais prolongée (12 à 24 heures) + effet anti-inflammatoire | Formoterol + Beclometasone |
Formoterol + Budesonide | ||
Salmeterol + Flucticasone | ||
Anti-leucotriènes (AL) | Bloque l’action des leucotriènes. en cas d’asthme persistant modéré ou asthme d’effort. | Montelukast |
Anticholinergique de longue durée d’action | Intérêt chez l’asthmatique non contrôlé. Bloque l’action de contraction des muscles lisses des bronches. | Tiotropium bromide |
Corticoïdes systémiques (CS) | Réservé aux asthmes particulièrement sévères. | Prednisone |
Prednisolone | ||
Anticorps anti-IgE | En cas d’asthme allergique persistant | |
sévère mal contrôlé | Omalizumab |
💡 En cas de bon contrôle sur une durée de 4 à 6 mois, une décroissance thérapeutique est envisagée. Dans le cas contraire, intensification des thérapeutiques par un ajustement du traitement par palier.
Education thérapeutique du patient (ETP) ⁵
L’ETP aide les patients asthmatiques à mieux comprendre leur maladie, à acquérir des compétences d’auto-gestion et à améliorer leur qualité de vie. Les objectifs sont de réduire les symptômes, de prévenir les exacerbations, d’améliorer l’observance du traitement et de renforcer l’autonomie du patient.
→ exemple d’ETP : apprendre à utiliser correctement les inhalateurs.
📌 Résumé : L’asthme est une maladie inflammatoire chronique des bronches, souvent d’origine allergique, caractérisée par des troubles ventilatoires obstructifs. La génétique et l’atopie jouent un rôle majeur. Le mécanisme implique une inflammation bronchique, conduisant à une réactivité exacerbée (oedeme+mucus). Le traitement inclut des bronchodilatateurs, des corticoïdes, et une éducation thérapeutique. Le diagnostic repose sur des données cliniques et des examens respiratoires, évaluant la sévérité par les fonctions respiratoires et les symptômes de la crise.
🔗 Sources :
- https://www.vidal.fr/maladies/voies-respiratoires/asthme.html
- https://www.vidal.fr/maladies/voies-respiratoires/asthme/symptomes.html
- https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/asthme/asthme-symptomes-diagnostic/diagnostic
- https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/asthme/asthme-traitement/traitement-crise-asthme-exacerbation
- https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/education_adulte_asthmatique_-_recommandations.pdf
- cours IFSI – semestre 3 Asthme