Définition de l’infection urinaire (IU) ¹
Il s’agit de la colonisation des urines par des bactéries, qui se traduit le plus souvent par des signes infectieux urinaires. Elles sont très fréquentes, en particulier chez les nourrissons, les jeunes enfants et les femmes.
→ L’infection urinaire représente la première cause d’infection nosocomiale.
💡 Pourquoi chez les nourrissons, jeunes enfants et femme ? La taille de l’urètre est courte comparée à celle des hommes (1,5 > 4 cm VS 15 cm), propice à l’entrée des bactéries dans la vessie.
Facteurs de risque
- Brièveté de l’urètre
- Proximité du méat urétrale et de l’anus
- Activité sexuelle
- Ne pas uriner après un rapport
- Usage de spermicide (plus rare)
- Grossesse (hormonal)
- Ménopause
- Anomalie de l’arbre urinaire (enfant)
- Hypertrophie bénigne de la prostate (homme) qui sert l’urètre, génère des mictions + fréquentes et une stagnation de l’urine dans la vessie.
- Manque d’apport hydrique
- Se retenir longtemps avant d’uriner
- Diabète qui favorise le glucose dans les urines et les bactéries adorent le glucose
- Macération
💉 Proximité du méat urétrale et de l’anus : toujours laver de l’avant vers l’arrière pour éviter le transfert des bactéries des selles vers le méat urétrale.
💡 Différence IU simple VS compliquée :
Les IU simples surviennent chez des patients ne présentant pas de facteurs de risque de complication. Les IU compliquées présentent au moins un facteur de risque (comme des comorbidités, lithiases, tumeurs…).
⚠️ Chez l’homme, les IU sont automatiquement compliquées.
Cystite aiguë simple ²
Infection urinaire infectieuse localisée au niveau de la vessie.
→ Agent pathogène responsable (70-95% des cas) : Escherichia coli
💡 Escherichia coli : situé habituellement dans l’intestin, en forme de bâtonnet (famille bacille)
🔴 Au cours de sa vie, 1 femme sur 2 fera une infection urinaire (majoritairement, une cystite simple).
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Clinique
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💡 Les brûlures mictionnelles apparaissent généralement en premier dans le tableau clinique.
⚠️ La cystite n’entraîne pas une température élevée, ni douleur lombaire. Si 39-40°c, il s’agit d’une pyélonéphrite aiguë.
⚠️ Pollakiurie : la fréquence des mictions augmente mais la diurèse reste la même.
⚠️ Pesanteur pelvienne : douleur ressentie dans le bas ventre.
Examen complémentaire : bandelette urinaire
La bandelette urinaire est le seul examen préconisé face à une suspicion de cystite aiguë simple. On va rechercher la présence de leucocytes et de nitrites (déchet du repas de la bactérie).
💉 La bandelette urinaire (acte et interprétation des résultats) est du rôle propre de l’IDE et de l’AS.
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💉 Comment réaliser la bandelette urinaire ?
→ Prélèvement du 2ème jet urinaire → Urines fraîchement émises dans récipient propre et sec, non stérile. → Lecture après 1 à 2 min.
Traitements
- Antibiotiques (dose unique en 1ère intention).
- Cure de diurèse (>1,5 litre / jour).
- Respect des règles hygiéniques simples.
- Maniement et interprétation des bandelettes urinaires.
- La canneberge en prévention (agit comme un film et empêche les bactéries de s’accrocher sur les voies urinaires).
💉 Le traitement hors médicamenteux à comme objectif d’éviter les facteurs de risque et à un rôle d’éducation.
Pyélonéphrite aiguë simple ³
Infection bactérienne ascendante des voies urinaires avec atteinte du parenchyme (tissu) rénal à partir des voies urinaires basses.
→ Agent pathogène responsable (85-90% des cas) : Escherichia coli
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Clinique
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💡 La fièvre et les douleurs lombaires sont caractéristiques de la pyélonéphrite aiguë simple.
💡 Frissons : moment idéal pour réaliser des hémocultures car bactéries en surreprésentation dans le sang donc plus facilement décelable.
Examens complémentaires
- Examens des urines (bandelette, ECBU)
- Examens sanguins (VS, CRP, urée, créatinine, NFS, hémocultures)
- Imagerie (échographie rénale et vésicale, uroscanner si besoin)
💡 ECBU : identifier la bactérie et mettre en place un antibiogramme.
💡 NFS : évaluer spécifiquement l’augmentation des polynucléaires neutrophiles dans le cas d’une infection bactérienne.
Traitements
Antibiotiques à large spectre (céphalosporine/fluoroquinolone)
→ Durée traitement : 10 à 14 jours.
→ Réajustement en fonction du résultat de l’antibiogramme (48h après ECBU)
💡 La durée du TTT est plus longue car il faut prendre le temps de bien stériliser le rein infecté
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Complications
- Septis (défaillance du rein)
- Choc septique (défaillance du système cardio-respiratoire)
📌 Résumé : Les infections urinaires (IU) résultent de la colonisation bactérienne des urines, fréquentes chez les nourrissons, jeunes enfants, et femmes. Facteurs de risque : brièveté de l’urètre, activité sexuelle, grossesse, etc. Cystite aiguë simple, localisée dans la vessie, généralement causée par Escherichia coli. Symptômes : brûlures mictionnelles, pollakiurie, pesanteur pelvienne. Diagnostic par bandelette urinaire. Traitement : antibiotiques, diurèse, règles d’hygiène. Pyélonéphrite aiguë atteint le tissu rénal, symptômes : fièvre, douleurs lombaires. Traitement : antibiotiques à large spectre. Complications : défaillance rénale, choc septique.
🔗 Sources :