
Le 4 novembre, j’ai débarqué aux Journées des infirmiers, organisées au Centre International de Conférences Sorbonne, histoire de voir ce qui se disait dans les hautes sphères. Au programme, une session qui annonçait du lourd : « Refonte des textes infirmiers : reconnaître nos compétences et redonner du sens pour améliorer l’accès aux soins ». Rien que le titre promettait un sacré débat, et je me suis dit que ça valait le coup de voir ce qu’il y avait derrière. Alors voilà, après avoir absorbé tout ça, j’ai eu envie de partager mes impressions avec vous. Parce que, soyons honnêtes, ces questions de réformes, de formation, et de reconnaissance, ça nous touche tous… et on a tous envie de savoir si un jour, tout ça aura enfin du sens.
Quand l’infirmière est le dernier maillon qui tient (encore) le coup
Ça a commencé avec un constat qui donne un peu le vertige : en France, sur nos 700 000 infirmières, beaucoup sont la dernière ressource à se déplacer à domicile. Eh oui, au cas où vous en doutiez, quand une infirmière entre chez un patient, elle ne se contente pas de coller un pansement : elle scrute les petites boîtes de pilules qui s’accumulent sur la table du salon, les stocks de sucreries chez le diabétique… Bref, l’infirmière voit tout, capte tout, et joue parfois aussi le rôle de conseillère familiale. Ce n’est pas rien, quand on y pense, non ?
Formation infirmière : vers une réforme ou un labyrinthe administratif ?
Bon, là, on passe aux choses sérieuses. La formation des infirmiers est sous les feux des projecteurs, et franchement, il y a de quoi ! Actuellement, pour obtenir le diplôme d’État, on a un petit micmac administratif où le ministère de la Santé donne le sésame, pendant que les universités délivrent le grade de licence. Un mélange qui, on le sent bien, commence à poser des questions. Chaque université pourrait mettre sa petite « touche perso », et au final, ça risque de partir dans tous les sens. Pour faire simple : l’infirmière de Lille et celle de Marseille pourraient sortir du même programme… ou pas !
Et pourquoi pas quatre ans tant qu’on y est ?

À l’heure actuelle, nos trois ans de formation, c’est un peu serré pour répondre aux standards européens. Vous savez, ces 4 600 heures demandées, là où en France on fait 4 200 heures (et pas une minute de plus !). La solution ? On envisage le passage à quatre ans pour souffler un peu, aérer les cours et mieux accompagner les futurs infirmiers. Franchement, cette quatrième année, on en a besoin. Et si ça peut rendre l’hôpital un peu plus fidèle à ses soignants, c’est gagnant-gagnant, non ?
Les ratios patients-infirmiers : mission impossible ?

Ah, les fameux ratios… en France, on tourne souvent à 10-12 patients par infirmière, bien loin des 6-8 patients recommandés dans certains pays. Mais imaginez : courir toute la journée, d’un patient à l’autre, en ayant à peine le temps de respirer, de peur de voir un patient rester sans soin. Pas étonnant que beaucoup d’infirmières partent chercher l’air frais… en Suisse ou au Luxembourg, où elles sont deux fois mieux payées. Pendant ce temps-là, en Californie et en Australie, ils ont adopté des ratios dignes de ce nom et, surprise ! Moins de ré-hospitalisations, moins d’escarres, des infirmières plus sereines… Et en plus, c’est rentable !
Reformer la formation : encore des embûches à prévoir
Autre gros morceau : la réforme de la formation. Sur le papier, l’idée est là, mais sur le terrain, c’est plus compliqué. En Europe, beaucoup de pays sont déjà passés à quatre ans de formation depuis des décennies. Et en France ? Eh bien, on est encore en train de se décider… Mais entre discussions politiques et propositions de lois qui traînent, on peut dire que ça avance doucement, mais sûrement (enfin, on l’espère).
Dernière ligne droite : un besoin de revalorisation, et vite !
Conclusion de cette journée ? La réforme de la formation et des conditions de travail des infirmières, c’est pas un petit projet sympa, mais une nécessité. Entre la réorganisation des cours, des stages, la création d’un vrai statut de « super infirmière » et un meilleur équilibre entre temps de travail et formation, on comprend qu’il est temps de faire bouger les choses.
Alors voilà, on ne va pas se mentir : les réformes, ce n’est pas pour demain, mais en tant qu’étudiant, voir toutes ces questions abordées, ça donne de l’espoir. Si cette refonte voit le jour, on peut espérer un système plus équitable pour les soignants et des conditions de travail enfin adaptées à la réalité du terrain.
