La maladie d’Alzheimer expliqué par Fondation Internationale de Recherche Appliquée sur le Handicap sous licence Creative Commons

Définition¹

La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative chronique et irréversible qui entraîne une mort progressive des neurones. Elle se manifeste par des troubles de la mémoire, de l’exécution de gestes simples, de l’expression orale ou écrite, et de l’orientation dans le temps et l’espace. Elle évolue vers une démence sévère avec perte d’autonomie.

💡 Ce sont les neurones de la région de l’hippocampe, spécifique à la mémoire et à l’apprentissage, qui sont les premiers atteints.

Épidémiologie

Source étude : World Alzheimer report 2010

En France, la maladie d’Alzheimer est la première cause de démence et d’entrée en institution². Plus de la moitié des malades sont aujourd’hui méconnus. Chaque année 225 000 nouveaux cas sont recensés. En comptant les proches aidants, 3 millions de personnes sont directement concernées par la maladie d’Alzheimer.¹

Physiopathologie

La maladie d’Alzheimer est due à deux problèmes principaux dans le cerveau :

  • Des taux anormaux de protéine bêta-amyloïde se regroupent pour former des plaques d’amyloides qui s’interposent entre les neurones, perturbant ainsi leur fonctionnement.
  • Des amas de protéine tau se forment et créent des enchevêtrements à l’intérieur des cellules nerveuses, altérant ainsi la communication synaptique (dégénérescence neurofibrillaire).
Plaques d’amyloides (colorées en brun) et amas de protéine tau (colorés en bleu) par NIH Image Gallery

💡 La protéine tau assure la cohésion des microtubules du cytosquelette des axones.

La protéine Tau par Zwarck sous licence CC BY-SA 2.5

Facteurs de risques³

La maladie d’Alzheimer est multifactorielle, ce qui signifie que son apparition résulte de l’interaction entre plusieurs facteurs de risque :

  • Age : fréquent > 65 ans
  • Pathologies cardiovasculaires (HTA, diabète, dyslipidémie,…)
  • Faible réseau social
  • Bas niveau d’activités intellectuelles
  • Inactivité physique
  • Dépression, anxiété et stress
  • Mauvais sommeil

Facteurs protecteurs⁴

Les facteurs protecteurs contribuent à réduire le risque de développer la maladie. Ils s’opposent aux facteurs de risques auxquels nous pouvons ajouter :

  • Retraite tardive : Renforce la réserve cognitive.
  • Régime méditerranéen : Protège les vaisseaux sanguins du cerveau.
  • Vin rouge : Antioxydants pour la santé neuronale.
  • Café : Effets neuroprotecteurs.
  • Antihypertenseurs : Préviennent les dommages vasculaires.
  • Statines : Réduisent l’inflammation et protègent les neurones.

Phases de la clinique⁵ ⁶

💡 L’atteinte porte d’abord sur la mémoire des faits récents (amnésie antérograde) puis sur la mémoire des faits anciens (amnésie rétrograde).

Diagnostic⁷ ⁸

Le diagnostic se fait à travers une évaluation clinique complète incluant :

  1. Entretiens médicaux : Discussion avec le patient et ses proches pour comprendre les symptômes, les antécédents médicaux et les changements de comportement.
  2. Tests cognitifs : Évaluation des fonctions cognitives (ex : mémoire, langage et pensée).
  3. Examens physiques et neurologiques : exclure d’autres causes possibles des symptômes.
  4. Imagerie cérébrale : IRM pour observer les changements structurels ou la présence de plaques amyloïdes et de dégénérescence neurofibrillaire.
  5. Analyses biologiques : Tests sanguins ou du liquide céphalorachidien pour détecter des biomarqueurs spécifiques.

💡 Le diagnostic de la maladie est posé lorsqu’il existe des troubles mnésiques + l’une ou plusieurs perturbations cognitives

TermeDéfinition
AphasieTrouble du langage causé par des lésions cérébrales, affectant la production et la compréhension du langage parlé et écrit.
AgnosieIncapacité à reconnaître des objets, des personnes, des sons, des formes ou des odeurs, malgré des sens intacts, due à des lésions cérébrales.
ApraxieDifficulté à réaliser des mouvements volontaires coordonnés ou des gestes, en l’absence de faiblesse musculaire, résultant de lésions cérébrales.

DSM-5

Il s’agit donc d’un outil essentiel pour diagnostiquer la maladie d’Alzheimer.

Le DSM-5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, Fifth Edition) est un manuel de classification des troubles mentaux utilisé pour diagnostiquer les troubles psychiatriques, y compris la maladie d’Alzheimer.

Par F.RdeC sous licence CC BY-SA 3.0

Quelle différence entre le DSM-5 et le MMSE ?
Le DSM-5 est utilisé pour le diagnostic de la maladie, tandis que le MMSE est un outil d’évaluation de l’état cognitif du patient.

Examens complémentaires ⁸

Représentation graphique de comparaison d’un cerveau normal (gauche) et d’un cerveau atrophié d’un patient atteint d’un stade avancé de la maladie d’Alzheimer (droit).
  • Bilan biologique standard : vérifie la fonction rénale, hépatique, thyroïdienne et recherche des carences, pour exclure d’autres causes de symptômes cognitifs.
  • IRM cérébrale : permet de visualiser l’atrophie cérébrale, en particulier dans les régions de l’hippocampe et du cortex, et d’exclure d’autres pathologies cérébrales.
  • Ponction lombaire (PL) : dosage des biomarqueurs Alzheimer dans le liquide céphalorachidien (LCR), comme les protéines tau et bêta-amyloïde, pour aider au diagnostic.

Prise en charge

La prise en charge de la maladie d’Alzheimer ne dispose pas de traitement curatif, se concentrant plutôt sur la gestion des symptômes.

Thérapeutiques

La diminution des niveaux d’acétylcholine d’un patient atteint affecte la mémoire et l’apprentissage, tandis que l’augmentation des niveaux de glutamate peut endommager ou tuer les neurones. Les traitements visent à réguler ces neuromédiateurs : les anti-cholinestérasiques augmentent l’acétylcholine et les antiglutamates modulent l’activité du glutamate pour protéger les cellules cérébrales.

💡 Exemples médicaments :
– Anti-cholinéstérasiques Donepezil (Aricept®) Rivagstimine (Exelon®) Galantamine (Reminyl®)
– Anti-glutamates Mémantine (Ebixa®)

Mesures complémentaires

Des mesures juridiques sont requises pour prévenir les risques liés à la perte d’autonomie (conduite, gestion financière, isolement). À domicile, les infirmiers, aides-soignants, auxiliaires de vie interviennent pour l’aide aux actes essentiels et la stimulation cognitive/physique. Un accueil de jour ou un hébergement en établissement spécialisé peut s’avérer nécessaire au stade avancé de la maladie.

💡 Depuis le 1er juin 2018, les 4 médicaments anti-Alzheimer existants (donépézil, galantamine, rivastigmine et mémantine) ne sont plus remboursés par l’Assurance Maladie en France du à un “service médical rendu insuffisant de ces traitements”. ⁹

Rôle infirmier¹º

Le rôle infirmier inclut la gestion des symptômes psycho-comportementaux, l’adaptation des techniques de communication et de soins, et l’évitement de comportements inappropriés. Les infirmiers doivent être doux, rassurants, et éviter de raisonner de manière autoritaire ou d’utiliser des moyens de contention. Ils doivent également assurer une présence sécurisante, proposer des activités adaptées, et éviter les distractions lors des soins.

🔗 Sources :

  1. https://alzheimer-recherche.org/la-maladie-alzheimer/quest-maladie-dalzheimer/definition-et-chiffres/
  2. https://www.fondation-mederic-alzheimer.org/alzheimer-en-chiffres
  3. https://www.frm.org/fr/maladies/recherches-maladies-neurologiques/maladie-d-alzheimer/alzheimer-facteurs-risques-et-protecteurs
  4. https://alzheimer-recherche.org/la-maladie-alzheimer/quest-maladie-dalzheimer/prevention/
  5. https://alzheimer-recherche.org/la-maladie-alzheimer/quest-maladie-dalzheimer/evolution-de-maladie/
  6. https://www.vaincrealzheimer.org/2015/09/11/phases-de-la-maladie/
  7. https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/2011-12/recommandation_maladie_d_alzheimer_et_maladies_apparentees_diagnostic_et_prsie_en_charge.pdf
  8. https://www.inserm.fr/dossier/alzheimer-maladie/
  9. https://www.senat.fr/questions/base/2018/qSEQ180705960.html
  10. https://www.actusoins.com/355598/prendre-en-charge-des-patients-atteints-de-la-maladie-dalzheimer-ne-simprovise-pas.html

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À propos de l'auteur

Gino

Salut, moi c'est Gino ! En plein dans ma deuxième année d'études infirmières, je sais à quel point ça peut être corsé, entre les cours théoriques à rallonge et les stages pratiques intenses. Du coup, j'ai pensé à partager mes fiches de révision et quelques tips super utiles pour te filer un coup de main. L'idée, c'est de te rendre la vie un peu plus facile et de t'aider à cartonner dans ta formation.

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