Les anti-ulcéreux

Généralités sur les ulcères ¹

Un ulcère gastrique ou duodénal est une plaie profonde qui se forme dans la paroi interne de l’estomac ou dans le duodénum. Il résulte d’une inflammation chronique de cette paroi.

Les complications sont : hémorragie digestive, perforation avec péritonite, cancer.

Les facteurs favorisants : génétique, médicaments, tabac, alcool, stress.

Diagnostic clinique

Examens

💡 La bactérie Helicobacter pylori est responsable de nombreux cas d’ulcères gastriques et duodénaux. Cette bactérie est considérée comme l’une des principales causes d’ulcères peptiques chez les humains.

Vue d’ensemble des traitements

Le schéma thérapeutique comporte 3 objectifs : soulager la douleur, entreprendre une cicatrisation de la lésion et prévenir les récidives.

1 – Antiulcereux classiques2 – Antibiotiques
Anti-sécrétoires
Antihistaminiques H2
Inhibiteurs de la pompe à protons (IPP)
Analogue de prostaglandines
Antiulcéreux topiques
Antiacides et pansementsPermet d’éradiquer la bactérie Helicobacter Pylori

Si présence HP, le traitement se fera en 2 temps :

  1. Eradication H.P. → I.P.P. ou AntiH2 + antibiotiques
  2. Cicatrisation → I.P.P.

💡 Le risque de cancer est nul lors des ulcères du duodénum.

Mécanisme des thérapeutiques

Rappel du mécanisme de sécrétion de l’acide chlorhydrique ²

  1. Le goût de la nourriture va produire une stimulation vagale des cellules G localisées dans l’antre de l’estomac qui vont sécréter l’hormone Gastrine.
  2. A l’arrivée de la nourriture dans l’estomac, la sécrétion de la gastrine opére dans la circulation sanguine.
  3. Cette hormone va agir sur les cellules ECL dans le corps de l’estomac et libérer l’histamine.
  4. Cette histamine stimule les cellules parietales via le récepteur H2.
  5. Le récepteur H2 va alors activer la pompe à protons de l’autre côté de la cellule qui sécrétera de l’acide chlorhydrique via des protons et ions H+.
  6. Le PH gastrique va alors baisser pour favoriser la digestion.

💡 La pompe à protons se génère toutes les 24h.

Sites d’action des antiulcéreux

En agissant sur les différents médiateurs cités ci-dessus, nous obtenons des médicaments aux propriétés antiulcéreuses. Voici leurs sites d’action :

💡 Les prostaglandines sont des hormones naturelles qui exercent un effet protecteur sur la muqueuse qui tapisse l’estomac. Elles inhibent la sécrétion d’acide gastrique, protégeant ainsi la muqueuse gastrique.

Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP)

Les IPP agissent directement sur la pompe à protons en bloquant l’ATPase qui transporte les protons à travers la membrane cellulaire pariétale dans le but d’abaisser le PH dans l’estomac. Ils diminuent alors la sécrétion d’acide à 80%.

Effets indésirables : A court terme, les IPP sont bien tolérés. Effets indésirables peu fréquents : douleurs abdominales, diarrhées, constipation, nausées, vomissements. ³

Effets indésirables : A long terme, les effets indésirables sont rares mais graves : carences en vitamines, ostéoporose, risque cardiovasculaire, insuffisance rénale. ³

Les anti-histaminiques H2

Les Anti H2 inhibent des récepteurs H2 de l’histamine situés dans la muqueuse gastrique afin d’inhiber la sécrétion d’acide gastrique (comme précisé ci-dessus). L’administration est préférable le soir afin d’inhiber la sécrétion d’acide nocturne.

Effets indésirables : Tous les Anti H2 peuvent entraîner une bradycardie sinusale (rare). Le TTT ne doit pas être arrêté brutalement → risque de rechute.

Les analogues de la prostaglandine

Inhibent la sécrétion acide et stimule la sécrétion de mucus et de bicarbonate. Cela permet ainsi la prévention ou le traitement des lésions induites par les AINS.

Effets indésirables : diarrhées et augmentation de la contraction utérine.

Contre-indications : femmes enceintes ou souhaitant l’être.

💡 Les prostaglandines sont naturellement présentes dans les cellules musculaires utérines favorisant la contraction de l’utérus. Il existe des analogues des prostaglandines qu’on utilise pour déclencher un accouchement ou un avortement.

Les topiques gastro-duodénaux

Forme une couche adhérente à la paroi de l’estomac, couvre le cratère de l’ulcère pendant 6 h et protège contre l’acidité. En association d’un anti-sécrétoire.

Effets indésirables : constipation, diarrhées, nausées, sécheresse de la bouche.

Les anti-acides

Les anti-acides neutralisent l’acide chlorhydrique sécrétée par les cellules pariétales. Les anti-acides traitent la douleur liée à cette acidité, composés d’aluminium (causant la constipation) et de magnésium (entraînant des diarrhées), influant sur la motilité gastrique et intestinale. Utilisation prudente nécessaire pour équilibrer avantages et risques.

Les pansements gastro-intestinaux

Les pansements gastro-intestinaux protègent la muqueuse de l’estomac et de l’intestin en formant un enduit protecteur, soulageant ainsi les symptômes des troubles digestifs.

Les antiémétiques

Physiopathologie du vomissement ⁴

Le vomissement est un réflexe complexe coordonné par le centre du vomissement dans le bulbe rachidien, stimulé par diverses sources comme le cortex cérébral, le système vestibulaire et la zone chémoréceptrice (CTZ). La CTZ, située en dehors de la barrière hémato-encéphalique, est sensible aux stimuli chimiques. Les phénomènes mécaniques du vomissement impliquent la musculature abdominale et le diaphragme.

Objectifs des antiémétiques ⁵

Traitement symptomatique des nausées et des vomissements. Il sont particulièrement utiles dans le cadre des chimiothérapies, contre les fausses routes ou reflux gastro-œsophagien.

Vue d’ensemble des traitements

Liste des anti-émétiques
Antihistaminiques H1
Anti cholinergiques
Antagonistes de la dopamine
Antagonistes des récepteurs sérotonine
Antagonistes des récepteurs de neurokinine

Les antihistaminiques H1 ⁵

Indiqué contre le mal de transports et les nausées, vomissements sans fièvre. Les récepteurs H1 inhibés sont situés dans les muscles lisses des intestins.

Effets indésirables : neurovégétatifs (ex : constipation, sédation…), hématologiques, allergies cutanées.

Contre-indications : hypersensibilité, glaucome, rétention urinaire, grossesse et allaitement, enfant < 15 ans.

Les anticholinergiques ⁵

Indiqué contre le mal de transports, les anticholinergiques inhibent l’action de l’acétylcholine en se liant aux récepteurs muscariniques (situés au niveau vestibulaire et digestif), réduisant l’activité du système nerveux parasympathique et atténuant le réflexe de vomissement.

Effets indésirables : hématologiques, allergies cutanées.

Contre-indications : hypersensibilité, glaucome, rétention urinaire, grossesse et allaitement, enfant < 15 ans.

💡 Les effets indésirables et contre-indications des anti-histaminiques H1 ET anticholinergiques sont (presque) les mêmes.

Les antagonistes de la dopamine (neuroleptiques) ⁵

Ils facilitent la vidange gastrique et la motricité intestinale en bloquant les récepteurs de la dopamine dans la région du cerveau responsable du contrôle des nausées et des vomissements.

Effets indésirables (des neuroleptiques) : somnolence, vertiges, syndrome dépressif, troubles gastro-intestinaux, cardiovasculaires, endocrinien, syndrome malin des neuroleptiques (rare).

Les antagonistes des récepteurs à la sérotonine ⁵

Ils sont particulièrement efficaces dans la prévention des nausées aiguës ou retardées des chimiothérapies ou en post-opératoire. Effets indésirables (ondansétron): hypersensibilité, céphalées, bouffées de chaleur, douleurs abdominales, constipations, diarrhées.

Les antagonistes des récepteurs de neurokinine ⁵

Ils agissent en bloquant la fixation de la substance P, un neuropeptide qui est un type de neurokinine, qui se trouve à des concentrations élevées dans le centre du vomissement, et lorsqu’elle est activée, entraîne un réflexe de vomissement.

Effets indésirables : constipation, indigestion, maux de tête, fatigue, perte de l’appétit, hoquet, augmentation de la quantité d’enzymes hépatiques dans le sang.

Modificateurs du transit intestinal ⁶ : laxatifs

Généralités sur la constipation

On parle de constipation quand il y a < de 3 selles / semaine et qu’il existe une difficulté à évacuer ou des selles dures. Les constipations sont occasionnelles ou chronique (> 1 mois). La conséquence la plus grave et le fécalome qui amène une occlusion intestinale, incontinence anale, ulcération rectale voire une rétention urinaire (par compression sur la vessie/urètre).

→ Objectifs du TTT : soulager symptômes, prévenir complications.

Vision globale des laxatifs

Laxatifs à action mécaniqueLaxatifs à action stimulante
Laxatifs de lest/
Laxatifs lubrifiants/
Laxatifs osmotiques/
Laxatifs par voie rectale/

Les laxatifs de lest

Ils permettent d’augmenter la masse fécale, en favorisant notamment la rétention d’eau et en modifiant ainsi la consistance des selles.

Effets indésirables : gaz et ballonnements, diarrhées en cas de surdosage.

Les laxatifs lubrifiants (huile de paraffine) ⁷

Ils agissent en lubrifiant le contenu du côlon et en ramollissant les selles. L’huile de paraffine n’est pas métabolisée par l’organisme, donc son apport calorique est nul.

Effets indésirables : suintements anaux, risque de perte de vitamines liposolubles (A, D, E, K), fausse route et pneumonie d’inhalation (personnes âgées)

Les laxatifs osmotiques

Ils sont constitués de petites molécules sucrées non résorbables qui attirent l’eau et augmente le volume du contenu colique par effet osmotique.

Les laxatifs par voie rectale

Ils provoquent le réflexe de défécation après 5 à 20 min de l’administration par voie rectale.

Les complications majeures des laxatifs

Les contre-indications

Modificateurs du transit intestinal ⁶ : TTT diarrhée

Objectifs du traitement

  1. Traiter la cause : via antiseptique et Antibiotique intestinaux
  2. Assurer un bon état d’hydratation : compenser les pertes hydroélectrolytiques lors de diarrhées.
  3. Traiter les symptômes : réduire l’intensité et la durée des diarrhées (antidiarrhétiques)
    1. Morphiniques : ImodiumⓇ
    2. Antisécrétoires intestinaux : Racécadotril : TIORFAN®
    3. Flore de substitution : prévention des diarrhées induites par l’antibiothérapie

Les antihémorroïdaires

Applications locales (crèmes, pommades et suppositoires), avec des corticoïdes efficaces en cure courte pour réduire douleur et saignement, et des médicaments veinotoniques pour protéger les vaisseaux sanguins. Ces préparations peuvent contenir des anesthésiques locaux, mais présentent un risque d’allergie.

Les anti inflammatoires coliques

Le traitement vise à réduire l’inflammation locale, traiter la déshydratation et la douleur.


🔗 Sources :

  1. https://www.ameli.fr/val-de-marne/assure/sante/themes/ulcere-estomac-duodenum/definition-causes
  2. https://www.youtube.com/watch?v=-_0qocy2qys
  3. https://www.rfcrpv.fr/effets-indesirables-inhibiteurs-de-pompe-a-protons-ipp/
  4. https://www.medg.fr/vomissement/
  5. https://pharmacomedicale.org/medicaments/par-specialites/item/antiemetiques-les-points-essentiels
  6. https://pharmacomedicale.org/medicaments/par-specialites/item/medicaments-de-la-constipation
  7. https://www.vidal.fr/medicaments/substances/paraffine-liquide-2654.html

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À propos de l'auteur

Gino

Salut, moi c'est Gino ! En plein dans ma deuxième année d'études infirmières, je sais à quel point ça peut être corsé, entre les cours théoriques à rallonge et les stages pratiques intenses. Du coup, j'ai pensé à partager mes fiches de révision et quelques tips super utiles pour te filer un coup de main. L'idée, c'est de te rendre la vie un peu plus facile et de t'aider à cartonner dans ta formation.

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