Fiche IDE : Polyarthrite rhumatoïde

Mise en ligne le 18 juin 2024 et mise à jour le 3 novembre 2024 par Gino

Définition ¹

Maladie auto-immune inflammatoire chronique qui affecte principalement les articulations. Elle se caractérise par une inflammation de la membrane synoviale, entraînant douleur, gonflement et raideur des articulations, et peut conduire à une destruction progressive du cartilage et des os.

💡 Au delà des répercutions fonctionnelles, la polyarthrite rhumatoïde peut provoquer des conséquences graves psychologiques, sociales et professionnelles.

💡 Le terme « rhumatoïde » dans polyarthrite rhumatoïde fait référence à la présence de facteurs rhumatoïdes; des auto-anticorps dirigés contre d’autres anticorps de la même personne, caractéristiques des maladies auto-immunes.

Épidémiologie

En France, en 2019, selon une étude d’EPI-PHARE², la polyarthrite rhumatoïde touchait environ 0,47 % de la population, soit environ 318 000 personnes, avec une prédominance chez les femmes (72 % des cas) et un âge moyen de 65,8 ans. Chaque année, entre 7 000 et 10 000 nouveaux cas sont diagnostiqués.

💡 Les femmes sont plus touchées en raison de facteurs hormonaux, génétiques et d’une réponse immunitaire plus forte.

Etiopathogénie ³

Il s’agit d’une maladie multifactorielle :

Facteurs génétiques
Facteurs hormonaux : surtout après la ménopause
Facteurs immunitaires : production d’autoanticorps qui attaquent la membrane synoviale, entraînant une inflammation chronique.
Facteurs environnementaux : tabagisme en premier lieu.
Facteurs neuropsychologues : stress.

Anatomopathologie ⁴ ⁵

Synovite : Inflammation de la membrane synoviale.
Pannus synovial : Formation d’un tissu inflammatoire appelé pannus, qui envahit et détruit le cartilage articulaire et l’os sous-chondral.
Destruction articulaire : érosion du cartilage et de l’os, provoquant des déformations et une perte de fonction articulaire.

Nodules rhumatoïdes : Présence de nodules sous-cutanés, principalement autour des articulations, constitués de tissu nécrotique entouré de cellules inflammatoires.

💡 Ces modifications anatomopathologiques expliquent les symptômes de la PR, tels que la douleur, le gonflement, la raideur et les déformations articulaires.

Manifestations cliniques ¹ ⁴

La polyarthrite rhumatoïde se manifeste par :

Douleurs articulaires nocturnes et matinales
Raideur matinale durant plus de 60 minutes
Gonflements symétriques des petites articulations des mains et des pieds.
Articulations touchées sont souvent rouges, chaudes et douloureuses.
Des signes généraux comme la fatigue, une légère fièvre, une perte de poids et d’appétit peuvent également être présents.
Après quelques années, des déformations peuvent apparaître (voir photos ci-contre)

Examens complémentaires ⁴

Biologique : marqueurs de l’inflammation (VS, CRP), auto-anticorps (IgM et anti-CCP).
Radiographie : érosions osseuses et rétrécissement de l’espace articulaire.
Echographie : synovites hypervascularisées et anomalies articulaires précoces.
IRM : synovites, l’œdème osseux et érosions précoces.

💉 Les auto-anticorps anti-CCP sont des marqueurs biologiques essentiels pour le diagnostic précoce et le pronostic de la PR. Ils aident à différencier la PR des autres types d’arthrite. Le facteur rhumatoïde IgM est également un autoanticorps impliqué dans la réponse immunitaire et l’inflammation articulaire. C’est un marqueur biologique utilisé pour le diagnostic de la PR.

💡 La radiographie reste l’examen le plus couramment utilisé pour le diagnostic initial de la polyarthrite rhumatoïde en raison de sa disponibilité et de son coût.

Traitements ⁷

Focus sur le traitement médicamenteux ⁶

Le traitement de la PR combine des médicaments immuno-modulateur pour contrôler la maladie et soulager les symptômes.

Le méthotrexate est le traitement de fond de référence, souvent associé à d’autres médicaments comme l’hydroxychloroquine, la sulfasalazine ou le léflunomide. Les biothérapies (anti-TNF, anti-IL-6R) sont réservées aux formes sévères ou résistantes.

Les antalgiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et les corticostéroïdes sont utilisés pour réduire rapidement la douleur et l’inflammation, uniquement en cas de poussées.

Rôle infirmier ⁸

Suivi et Évaluation :
- Suivi de l’activité de la maladie (DAS28).
- Surveillance des comorbidités (maladies cardiovasculaires, infections, etc.).
Éducation Thérapeutique :
- Information sur la maladie et les traitements.
- Formation à l’autogestion de la maladie (calcul du DAS28, gestion des symptômes).
Support Émotionnel et Psychologique :
- Écoute et soutien émotionnel.
- Aide à l’adaptation aux impacts psychologiques et socio-professionnels de la maladie.
Coordination des Soins :
- Relais entre le patient et le rhumatologue.
- Organisation des consultations et suivi des traitements.
Interventions Pratiques :
- Prise des paramètres vitaux et anamnèse.
- Gestion des traitements symptomatiques (AINS, corticoïdes).

💡 Le DAS28 évalue l’activité de la polyarthrite rhumatoïde en combinant le nombre d’articulations douloureuses et gonflées, l’évaluation globale par le patient (EVA), et un marqueur inflammatoire (VS ou CRP).

📌 Résumé : La polyarthrite rhumatoïde est une maladie auto-immune inflammatoire chronique touchant principalement les articulations. Elle se manifeste par des douleurs, des gonflements et une raideur matinale. Le diagnostic repose sur des examens cliniques, des analyses de sang (facteur rhumatoïde, anti-CCP) et des imageries (radiographies, échographies, IRM). Le traitement inclut des médicaments de fond (méthotrexate, biothérapies) et des anti-inflammatoires. Le rôle infirmier comprend le suivi, l’éducation thérapeutique, le soutien émotionnel et la coordination des soins.